Par Patrick Asch
Des circonstances géomorphologiques uniques ont fait en sorte que Montréal part de plus loin que plusieurs autres villes en matière de protection et mise en valeur de milieux naturels. Les diverses communautés qui forment aujourd’hui l’agglomération de Montréal se sont établies pour deux facteurs plus que tout autres. Premièrement, les premiers colonisateurs ont utilisé les seules ‘autoroutes’ qui étaient disponibles à l’époque, soit les cours d’eau. Or, autour de Montréal, ces cours d’eau, composés de la rivière des Prairies et du fleuve Saint-Laurent, sont naturellement très peu profonds et parsemés de rapides.
Ainsi, les colonisateurs n’avaient aucun autre choix que de s’établir en amont et en aval de ses rapides plutôt que de poursuivre leur chemin vers l’amont des cours d’eau. Cependant, s’établir dans ces secteurs n’était pas sans bénéfices. Le sol était d’une richesse supérieure à toute autre région du Québec lui conférant un potentiel agricole sans équivalant. Ce deuxième facteur a provoqué un étalement rapide des colonisateurs sur les deux rives de l’île et, par la suite, sur presque l’ensemble du territoire.
La combinaison de rivières peu profondes parsemées de rapides et de sols très riches est la principale cause derrière l’établissement de nos communautés. Cependant, ces mêmes facteurs expliquent du même fait tant pourquoi les milieux naturels qui s’y retrouvent possèdent une diversité biologique unique que pourquoi ces milieux naturels ont été terrassés presque à la grandeur de la région.
De plus, en étant situé sur le Saint-Laurent, la première autoroute de l’Amérique du Nord, cette colonisation c’est fait avant les autres Métropoles de l’Amérique du Nord. Le résultat : Montréal, fut récemment évalué comme étant une des villes avec le moins de milieux naturels protégés d’Amérique du Nord selon les standards de L’Union Internationale pour la conservation de la Nature (UICN).
Nous ne pouvons donc que reconnaître que Montréal aura besoin de faire preuve d’un leadership hors du commun et d’une volonté d’innover afin de progresser vers une nouvelle politique de protection et de mise en valeur de milieux naturels. Je suis d’avis que le concept de trame verte est la meilleure option tant pour la protection que la mise en valeur des milieux naturels.
Le contexte historique a fait en sorte que nos milieux sont isolés. La trame verte permet de les rassembler sous une structure commune qui tout en augmentant la diversité biologique, permet la mise en place d’un réseau servant tant pour des fins de loisirs et de récréotrourisme que pour le transport actif. Ultimement ces attraits auront de plus un impact sur l’image de marque des communautés adjacentes aux divers liens de la trame verte.
Lisez 2. Pourquoi une trame verte? – Les avantages.
Photo par Charles l’Heureux.
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