Par Patrick Asch
Depuis la création de la ceinture verte de Londres il y a près de 70 ans, presque toutes les métropoles du Monde ont reconnu l’importance d’établir une stratégie régionale de protection et de mise en valeur de milieux naturels. Montréal est en fait une des seules métropoles d’Amérique du Nord à ne pas avoir mis en place une telle stratégie.
Chaque grande ville étant unique, les formes et les composantes de ces stratégies ont varié énormément d’une ville à l’autre. À la base, deux formes de vision sont proposées, soit les ceintures ou les trames, appelées en anglais des ‘greenways’.
Les ceintures
Les ceintures, comme un grand beigne, protègent une grande bande de milieux en périphérie mais ont le désavantage d’oublier les éléments d’importance écologique de plus petite envergure situés au centre. Les résidents de villes qui n’ont qu’une ceinture n’ont donc pas mis l’emphase sur les milieux naturels dans le centre, proche des communautés.
En répliquant ce concept autour de Montréal, ont note que les cours d’eau forment naturellement une ceinture bleu autour de Montréal. Cependant, les milieux terrestres ne sont suffisamment grands qu’à l’extérieur de l’île (ex. Saint-Bruno, Rigaud, Mirabel) pour former une ceinture. Ainsi, alors que la création d’une ceinture est une bonne idée pour la CMM, le concept délaisse l’île qui nécessite une protection.
Les trames vertes
Quant au concept des trames vertes, il forme en quelque sorte une toile d’araignée, composé d’îlots de milieux naturels de plus grande importance (tels nos écoterritoires), de parc récréatifs et de liens permettant à l’ensemble de la communauté d’accéder aux milieux naturels. Ainsi, malgré le fait qu’une ceinture s’appliquerait très bien sur le restant de la CMM, la trame verte correspondrait mieux à une agglomération aussi urbanisée que Montréal.
Les éléments précis qui composent les trames vertes varient selon les objectifs:
- Des liens naturels : permettent la faune de circuler entre les milieux naturels. Ceci dans un contexte de changement climatique, évite l’extinction de populations animales qui seraient autrement isolées. De plus, certaines espèces animales ont besoin de grandes superficies qu’elles ne pourront pas avoir sur l’île des Montréal sans de tels liens. Ces liens varient selon les limites du territoire. Ils sont par exemple souvent, en milieu urbain, coupés par des routes. Presque toutes les trames vertes comportent cet objectif.
- Des corridors récréatifs qui permettent à la population de circuler entre les milieux naturels ou parcs récréatifs. Ce sont ses corridors qui permettent à la population d’accéder et découvrir la nature. Du même fait, en zone urbaine, ils sont verdis le plus possible afin de créer des bandes naturelles additionnelles à proximité des communautés. Cet objectif est aussi couvert dans la plupart des trames vertes.
- Des axes de circulation : Vancouver a par exemple mis l’emphase sur une trame qui avant tout favorise le transport actif.
- Des liens avec des attraits touristiques : La trame verte de Hudson River à New York met l’emphase non seulement sur les milieux naturels mais aussi sur la mise en valeur du patrimoine historique.
Montréal doit se doter d’une vision uniquement Montréalaise!
Lisez 5. Pourquoi un trame verte? – Les propositions.
Photo par D. Fletcher.
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