Archive for October, 2016

Les Amis critique le projet de Réseau électrique métropolitain

Les Amis du Parc Meadowbrook a récemment présenté un mémoire qui critique le projet de Réseau électrique métropolitain (REM). Les quatre antennes du réseau de 67 kilomètres relieraient Brossard, l’aéroport Trudeau, Sainte-Anne-de-Bellevue et Deux-Montagnes au centre de Montréal. La Caisse de dépôt et placement du Québec, par le biais de sa filiale CDPQ Infra, se chargerait de la construction de ce projet de 5,5 milliards $.

Un membre du comité directeur de Les Amis, Daniel Boulerice, a présenté le mémoire le 27 septembre 2016 lors des audiences du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). Il prévoit que le projet contribuera à l’étalement urbain et qu’il détériora des espaces naturels ; il s’agirait d’un investissement inapproprié des fonds publics en matière de couts, d’impact et d’utilité.

Le mémoire, présenté en anglais, se trouve ci-dessous. Voici une version française des principaux points abordés lors de la présentation:

 

Les terres verdoyantes de Meadowbrook dans le sud-ouest de Montréal ne sont pas directement touchées par le projet REM, mais nous voulons, en tant que citoyens soucieux, exprimer notre inquiétude face à l’impact que ce projet de REM aura sur les espaces protégés et non protégés.

Meadowbrook est délimité par le chemin de fer tel que l’avait conçu le CPR et est situé à côté d’une cour ferroviaire.   Le projet initial du Train de l’Ouest devait passer par Meadowbrook et ce plan offre toujours le chemin le plus efficace en temps et en cout. L’ajout d’un système ferroviaire allant en direction de Dorval et de la banlieue ouest, comme la voie de CPR qui existe déjà, causerait beaucoup moins de perturbations.

L’empreinte écologique serait également moins importante comparée à celle du train métropolitain proposé. Un système léger sur rail du style REM (une ligne aérienne électrique) comprend une structure à base de béton souvent surélevée, et parfois entubée, qui n’est compatible avec aucun type de voies ferrées existantes à Montréal.

Alors que nous sommes en train de démolir l’échangeur Turcot, nous aurions à construire d’autres lourdes structures en béton pour une voie ferrée.   Est-ce qu’il nous faudra endurer à nouveau des filets d’acier et des échafaudages permanents quand les structures proposées prendront de l’âge comme les voies de l’échangeur Turcot ?

Il y a aussi la question des couts : les couts d’exploitation du LRT de Calgary (construit en 2006) sont de 27 cents par passager comparés à un montant de 3,92 $ par passager pour le SkyTrain de Vancouver, semblable au REM. La décision de la Caisse signifie que les Québécois paieront 10 fois plus pour un système beaucoup moins efficace.

Le LRT de Calgary a couté 15 millions $ par kilomètre à construire comparativement aux 86 millions $ par kilomètre pour le projet de Vancouver.    Construire le REM serait donc au moins 5 fois plus cher.

Cette ligne menace aussi les terres agricoles et les espaces verts comme le Boisé Saraguay et le Bois-de-Liesse, ainsi que les prés et les bois de l’Anse-à-l’Orme.

Avec le REM, le temps de déplacement du centre de Montréal jusqu’à l’aéroport sera bien plus long alors que la connexion de l’aéroport jusqu’à la ligne plus courte de Vaudreuil-Hudson serait plus rapide de 15 minutes.    NDG et Lachine seraient exclus.   Il n’y a pas non plus de stations prévues pour l’Hôpital Lakeshore ni pour les collèges John Abbott et McDonald. La banlieue ouest n’aura pas accès plus facilement au Centre Hospitalier McGill ni aux écoles de NDG, de Westmount et de Montréal-Ouest. En fait, la ligne Vaudreuil-Hudson actuelle va s’atrophier du fait qu’elle rivalisera avec la nouvelle ligne REM. Finalement, le REM n’offrira pas de bonnes connexions avec le métro.

Ce projet semble improvisé et présente un grand risque pour les contribuables. Nous ne devrions pas permettre à la Caisse de dépôt de décider de l’avenir des transports urbains alors que le Québec évite de faire face à ses responsabilités et d’imposer son autorité. Le public averti doit véritablement avoir son mot à dire.

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La Falaise Saint-Jacques

La falaise Saint-Jacques est une zone abrupte et boisée qui s’étire sur quatre kilomètres de l’échangeur de Montréal-Ouest à l’autoroute Décarie. Ses érables, ses frênes et ses peupliers abritent de nombreuses espèces d’oiseaux migrateurs et nicheurs et le boisé accueille une population de couleuvres brunes, une espèce menacée. La mission de Les Amis du Parc Meadowbrook est de relier le parc Meadowbook par un corridor vert à un réseau de parcs, dont la falaise Saint-Jacques.

Depuis 2015, l’échangeur Turcot voisin de la falaise est devenu un vaste chantier de construction, les travaux devant se poursuivre pendant de nombreuses années encore. Ceci a entrainé le remblai des zones humides au pied de la falaise, plus de 150 arbres ont été coupés et les entrepreneurs se servent des boisés pour entreposer leur équipement.

Voici une lettre que les représentants de Les Amis du Parc Meadowbrook et Sauvons la Falaise ! ont adressé au ministre du Transport, M. Laurent Lessard, lui demandant de protéger la falaise de dommages additionnels, de replanter les arbres et de restaurer les milieux humides.

 

Monsieur. Laurent Lessard

Ministre des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports
Édifice de la Haute-Ville
700, boulevard René-Lévesque Est
29e étage
Québec (Québec)  G1R 5H1

Objet : protection de la falaise Saint-Jacques dans le cadre des travaux de l’échangeur Turcot

Monsieur le ministre,

Avec les travaux à l’échangeur Turcot, des dommages importants ont été causés depuis 2015 à la falaise Saint Jacques, l’un de dix écoterritoires montréalais.

Ces travaux ont vu la coupe de grandes sections boisées, le remblai de marais et de zones humides au pied de la falaise, le dépôt de matériaux de construction et de déchets sur les zones boisées au pied de la falaise par divers entrepreneurs travaillant sous la juridiction du ministère, et l’utilisation de zones déboisées pour stationner des véhicules, entreposer des matériaux et réaliser diverses activités reliées à la construction.

Vous trouverez en annexe des détails sur ces dommages et les zones utilisées par les entrepreneurs.

La falaise est un écosystème sensible et important à Montréal et abrite de nombreuses espèces d’oiseaux, de petits mammifères et de reptiles, dont une espèce menacée, la couleuvre brune. Les dommages causés à la falaise sont importants et nous craignons fort que d’autres dommages soient à prévoir avec la poursuite des travaux. À long terme, cela nuira à n’en pas douter à la viabilité de cet écosystème.

Nous demandons donc au ministère de :

  • réparer immédiatement les dommages aux marais au pied de la falaise et d’installer une zone tampon protectrice digne de ce nom afin de prévenir d’autres incidents de remblai des marais ;
  • établir immédiatement une zone tampon au pied de la falaise avec une clôture ou un mur afin d’empêcher l’accès à la falaise par les entrepreneurs travaillant pour le ministère ;
  • replanter les zones déboisées et empêcher les entrepreneurs d’utiliser ces zones à des fins de stationnement, d’entreposage, de bureau de chantier ou autres activités de construction ;
  • protéger la falaise d’autres atteintes ou intrusions de la part des entrepreneurs à l’aide d’une règlementation stricte et de peines sévères advenant d’autres dommages au territoire ou à sa faune.

Ce genre de protection est monnaie courante sur les projets de construction aux États-Unis et ailleurs au Canada.

Afin de prévenir d’autres dommages à la falaise, nous demandons au ministère de :

  • utiliser ses pleins pouvoirs pour s’assurer que la falaise soit protégée et publier un rapport sur une base hebdomadaire sur ces mesures de protection et sur toute atteinte à la falaise par les entrepreneurs travaillant pour le compte du ministère, accompagné de rapports des entrepreneurs et des représentants du ministère ;
  • permettre aux groupes environnementaux comme Sauvons la Falaise d’avoir accès à la falaise pour des inspections hebdomadaires des endroits où les travaux de construction s’approchent de la falaise et fournir à ces groupes environnementaux les ressources requises pour ces inspections.

Le ministère possède l’autorité pour ce faire et peut certes s’appuyer sur les expériences et la règlementation de ses homologues canadiens et américains.

Il y a lieu de procéder à la réfection de l’échangeur Turcot tout en protégeant la falaise Saint-Jacques. Nous cherchons votre appui en ce sens afin que ce projet devienne un exemple à suivre pour d’autres projets à venir, petits et grands.

En vous remerciant de votre attention, veuillez agréer, monsieur le ministre, l’expression de nos sentiments distingués.

 

Louise Legault, codirectrice

Les Amis du Parc Meadowbrook

http://lesamisdemeadowbrook.org/uncategorized/proteger-la-falaise-st-jacques/?lang=fr

et

Lisa Mintz, codirectrice, Les Amis du Parc Meadowbrook

et présidente, Sauvons la Falaise

http://sauvonslafalaise.ca/la-falaise-saint-jacques

 

Annexe

Voici quelques liens sur le sujet:

http://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_pageid=7377,94757641&_dad=portal&_schema=PORTAL

http://montrealgazette.com/news/local-news/opinion-lets-protect-the-st-jacques-escarpment

www.cremtl.qc.ca/publication/entrevues/2015/lavenir-falaise-saint-jacques-joue-maintenant

http://lesactualites.ca/index.php/2016/08/08/le-mtq-continue-dempieter-sur-la-falaise-saint-jacques/

 

Le Banc de Bernice

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Sur le banc de Bernice, de gauche à droite: le petit-fils de Bernice Goldsmith, Matthew, sa belle-fille Marla Rapoport et son fils Philip; debout, de gauche à droite: Nigel Dove, Julie Tasker-Brown, Deanne Delaney, Andy Dodge, Jo Ann Goldwater, Campbell Stuart, Jack Wolofsky, Kay Wolofsky, David Fletcher, Erica Brown, Beny Masella, inconnu, Wendy Dodge, Elizabeth Ulin, Barbara Tekker; accroupis de gauche à droite: Alice Assay, Louise Chenevert.

Le dimanche 25 septembre 2016, des membres de la famille, des amis et des collègues environnementalistes ont partagé des anecdotes et de doux souvenirs lors d’un hommage à Bernice Goldsmith. Sous l’ombre des arbres, nous lui avons dédié un banc au parc Toe Blake. Son fils Philip, sa belle-fille Maria et son petit-fils Matthew étaient de la partie, de même que sa famille adoptive d’environnementalistes locaux. Le maire de Montréal-Ouest, Benny Masella et les conseillères Elizabeth Ulin et Julie Tasker-Brown se sont joints à nous et son fils a levé un verre en son honneur. Merci à Wendy Dodge et Nigel Dove qui ont organisé cette agréable rencontre pour officiellement dédier ce banc à Bernice.

Bernice était un membre aimé et respecté de Les Amis du Parc Meadowbrook, qui nous inspirait tous par son enthousiasme, son attitude positive et son profond dévouement à la protection de la nature. C’était une pionnière qui a créé le programme d’ingénierie sociale à l’université Concordia (http://www.concordia.ca/cunews/main/stories/2014/03/28/tribute-to-bernicegoldsmith.html). Elle a toujours été active au sein de sa communauté et ils sont nombreux à se souvenir de sa chaleur et de son amitié en plus de son activisme. Nous serons éternellement reconnaissants de son engagement pour les espaces verts et naturels et continuerons de chérir et d’honorer sa mémoire dans notre travail.